L'avenir des deux-roues motorisés face à l'évolution des ZFE en France
Les ZFE imposent dès 2025 des restrictions aux deux-roues motorisés anciens par leur classification Crit’Air
Depuis le 1er janvier 2025, la loi Climat et Résilience généralise l’instauration des Zones à Faibles Émissions (ZFE) dans toutes les agglomérations françaises de plus de 150 000 habitants. Ces zones imposent des restrictions rigoureuses sur la circulation des véhicules en fonction de leur vignette Crit’Air, un classement qui mesure le niveau d’émissions polluantes.
Les deux-roues motorisés immatriculés avant 2007 se trouvent particulièrement impactés. Souvent classés dans les catégories Crit’Air 3, 4 ou 5 selon leurs normes Euro, ces véhicules thermiques anciens voient désormais leur accès aux zones urbaines limité. Cette mesure vise à réduire la pollution émanant de ces engins souvent très émissifs.
Le système Crit’Air : un outil clé
Le certificat Crit’Air attribue aux véhicules une vignette allant de 0 pour les véhicules électriques et à hydrogène, jusqu’à 5 pour les plus polluants, notamment les diesels anciens. Cette classification est la base centrale des interdictions appliquées dans les ZFE.
Exemples d’application dans les métropoles
Des métropoles comme Grenoble et Lyon ont activé dès 2025 des interdictions strictes affectant les deux-roues classés Crit’Air 3, 4, 5 et même non classés. Ces villes planifient également d’étendre ces mesures aux véhicules Crit’Air 2 dans un futur proche, accentuant la pression pour une transition rapide.
En tout, plus de 40 zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) ont étendu leur réglementation pour intégrer explicitement les deux-roues motorisés dans le dispositif, signifiant une volonté politique déterminée de cibler cette source notable de pollution urbaine.
Le débat politique de 2025 remet en cause la pérennité des ZFE et leur impact sur les deux-roues motorisés
Un débat vif agite la scène politique depuis la proposition de suppression des ZFE votée en commission spéciale à l’Assemblée nationale le 27 mars 2025. Cette proposition soulève un dilemme profondément ressenti entre impératifs environnementaux et considérations sociales et économiques.
Arguments des opposants à la ZFE
Les députés des partis Les Républicains et Rassemblement national dénoncent ce dispositif comme une source de ségrégation sociale. Ils estiment que les ZFE restreignent injustement la liberté de circulation des populations modestes utilisant majoritairement des deux-roues motorisés anciens, pénalisant ainsi leur mobilité quotidienne.
Conséquences d’une suppression éventuelle
La suppression des ZFE ouvrirait la voie à la circulation libre pour plus de 2,7 millions de véhicules, dont un nombre substantiel de deux-roues anciens actuellement interdits. Si cette mesure ravit certains usagers, elle suscite en parallèle de fortes inquiétudes quant aux conséquences sur la qualité de l’air et la santé publique.
Le vote final, prévu à partir du 8 avril 2025 à l’Assemblée nationale puis au Sénat, conditionnera l’évolution législative et la future réglementation, avec un impact majeur sur la mobilité urbaine des deux-roues à moteur thermique.
Ce débat révèle la difficulté à concilier protection sanitaire et justice sociale, particulièrement vis-à-vis des utilisateurs restreints par ces mesures.
Les conséquences environnementales et juridiques du maintien ou de la suppression des ZFE sur la qualité de l’air urbaine
Le maintien des Zones à Faibles Émissions s’inscrit dans un cadre plus large d’engagements européens, notamment le Green Deal, qui ambitionne une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Ce contexte impose une limitation progressive des véhicules les plus polluants, étape clé des politiques d'amélioration de la qualité de l’air.
À l’inverse, la suppression des ZFE exposerait la France à un risque accru de non-respect des normes européennes en matière de pollution atmosphérique. Cette violation engagerait des sanctions financières, puisque la Commission européenne pourrait infliger de lourdes amendes, ajoutant une pression juridique et économique au débat.
Les deux-roues motorisés anciens, souvent classés Crit’Air 3 à 5, contribuent significativement aux émissions de particules fines en zone urbaine, impactant directement la santé des populations locales. D’après mieuxrespirerenville.gouv.fr, la montée en puissance des interdictions graduelles entre 2025 et 2030 sur ces catégories traduit la volonté institutionnelle de réduire durablement la pollution atmosphérique en milieu urbain.
Les coûts sanitaires, sociaux et économiques liés à une hausse de la pollution urbaine pèseraient sur l’ensemble des usagers, justifiant pleinement le déploiement rigoureux de ces restrictions.

Les dispositifs d’adaptation, dérogations et aides pour accompagner les usagers de deux-roues motorisés dans la transition
Pour adoucir cet impact, des systèmes de dérogations à l’échelle nationale et locale permettent des exceptions ciblées. Cela comprend notamment les deux-roues de collection, les usages professionnels, les véhicules des services d’urgence, ainsi que les pass temporaires type Pass ZFE 24h, autorisant jusqu’à 24 journées de circulation libre par an, y compris pour des deux-roues Crit’Air 3.
Phase pédagogique et aides financières
La transition vers des flottes plus propres s’accompagne d’une pédagogie progressive. Cette dernière vise à éviter une rupture brutale pour les petits rouleurs et professionnels, leur permettant d’adapter leur mobilité à ces nouvelles contraintes.
- Primes régionales ciblées
- Bonus écologique modulé selon les revenus
- Aide au renouvellement des deux-roues vers les modèles électriques
Malgré la fin récente de la prime à la conversion nationale, ces dispositifs stimulent le passage à des motorisations plus propres, bien que le chemin reste semé d’embûches économiques pour certains utilisateurs.
ZFE « à la carte » et politiques locales
Les collectivités locales peuvent instaurer des ZFE modulables selon les spécificités de leur territoire, créant des zones "à la carte". Cette souplesse réglementaire permet d’adapter les restrictions, mais risque aussi de complexifier la mobilité inter-urbaine, en particulier pour les conducteurs de deux-roues circulant entre plusieurs zones.
Les politiques d’accompagnement ciblent particulièrement les populations vulnérables, notamment artisans et commerçants équipés de deux-roues thermiques, pour limiter les impacts socio-économiques négatifs et favoriser une transition vers des transports doux.
Une transition accélérée vers les deux-roues électriques et hybrides s’annonce comme horizon incontournable des ZFE
Le contexte réglementaire resserré pousse à un renouvellement accéléré des parcs motorisés deux-roues vers des modèles électriques et hybrides légers, désormais bénéficiant du label Crit’Air 0 ou 1, et autorisés à circuler sans restriction dans les ZFE.
Ceci est perçu comme une condition sine qua non pour garantir un avenir urbain durable et écologique, limitant fortement la pollution issue des motorisations thermiques anciennes.
En outre, les véhicules électriques présentent parfois un avantage économique à moyen terme, grâce à des coûts d’entretien réduits et à la disponibilité d’aides à l’achat adaptées, ceci stimulant leur adoption par les usagers urbains soucieux de praticité et d’économies.
Le classement Crit’Air évolue également pour intégrer des catégories spécifiques offrant une reconnaissance accrue aux motorisations hybrides à faibles émissions, ouvrant la voie à de nouvelles innovations industrielles.
Cette orientation répond à la double nécessité d’amélioration de la qualité de l’air, tout en respectant les obligations européennes climatiques, et assure une mobilité urbaine adaptée aux contraintes actuelles et futures.

Pour approfondir sur les nouveautés 2025 concernant les modèles de deux-roues motorisés, vous pouvez consulter cet article spécialisé Nouveautés 2025 : les modèles deux-roues motorisés à surveiller.