Nouvelles normes européennes GSR 2 : sécurité renforcée des véhicules dès 2024

Nouvelles normes européennes GSR 2 : sécurité renforcée des véhicules dès 2024

Par ExpertAuto 5 min de lecture
La nouvelle réglementation européenne GSR 2, qui entre en vigueur en 2024, impose des exigences renforcées en matière de sécurité des véhicules neufs. À compter du 7 juillet, tous devront être équipés d’aides à la conduite actives comme le freinage automatique d’urgence et le maintien dans la voie, avec une extension progressive des fonctionnalités. Parallèlement, trois nouveaux crash tests obligatoires viennent renforcer la sécurité passive, protégeant mieux occupants et piétons. Cette norme introduit aussi des mesures strictes de cybersécurité et une géolocalisation systématique pour les véhicules connectés. Ces évolutions impliquent un coût accru et une adaptation industrielle importante, tout en visant une réduction significative des accidents sur les routes européennes.

Nouvelles normes européennes GSR 2 : sécurité renforcée des véhicules dès 2024

Obligation des aides à la conduite actives dès le 7 juillet 2024

Depuis le 7 juillet 2024, tous les véhicules neufs vendus en Europe doivent impérativement intégrer des aides à la conduite actives. Parmi ces dispositifs, le freinage automatique d'urgence (AEB) est désormais obligatoire sur chaque modèle, initialement sans la détection des piétons et cyclistes, qui deviendra obligatoire à partir de 2026.

Par ailleurs, un système d’alerte détectant la perte d’attention et la somnolence est requis immédiatement. Il repose sur des capteurs et des logiciels sophistiqués capables d’évaluer en temps réel l’état de vigilance du conducteur et de déclencher des alertes pour inciter à la prudence.

Le maintien dans la voie s’installe également comme standard, corrigeant automatiquement la trajectoire pour prévenir les sorties involontaires, renforçant ainsi la sécurité sur routes à trafic dense. Ajoutons que la détection des angles morts (Blind Spot Detection) devient un équipement obligatoire, alertant le conducteur via capteurs de la présence de véhicules invisibles dans ses rétroviseurs pour réduire le risque lors des changements de voie.

Enfin, le système d’adaptation intelligente de la vitesse, combinant caméras et GPS, ajuste automatiquement la vitesse du véhicule selon les limitations en vigueur. Il permet une désactivation volontaire mais exige une réactivation automatiquement au démarrage pour garantir une vigilance constante.

Renforcement des exigences en sécurité passive avec trois nouveaux crash tests obligatoires

Le règlement GSR 2 instaure trois crash tests supplémentaires et obligatoires pour tous les véhicules neufs : un choc latéral contre poteau, un choc arrière, ainsi qu’un choc frontal large qui couvre toute la largeur du véhicule. Cette évolution vise à reproduire avec plus de réalisme les scénarios fréquents d’accidents, afin d’améliorer la protection des occupants.

Pour satisfaire ces tests, la conception des véhicules évolue avec notamment la création de zones d’impact étendues sur le capot, destinées à protéger efficacement les piétons en cas de collision. Cette exigence est effective dès 2024 pour les nouvelles homologations, tandis que les modèles existants disposent d'un délai jusqu’en 2026.

La sécurité passive voit aussi la généralisation des airbags latéraux et des ceintures de sécurité équipées de prétensionneurs automatiques, qui resserrent la ceinture au moment du choc, réduisant de manière significative la gravité des blessures.

Dans l’ensemble, ces avancées structurelles renforcent la prévention des conséquences graves en cas d’accident, dépassant la simple protection des occupants pour inclure celle des usagers vulnérables.

Cybersécurité et géolocalisation intégrées pour protéger les véhicules connectés

GSR 2 introduit des normes strictes en matière de cybersécurité. Pour protéger les véhicules connectés contre les intrusions malveillantes, les systèmes embarqués doivent désormais respecter des standards renforcés, garantissant ainsi la sécurité des conducteurs et des autres usagers.

Un point crucial est l’obligation d’intégrer un système de géolocalisation GPS précis et quasi systématique, essentiel à la fois pour la gestion efficace du véhicule et la prévention de risques numériques, notamment les attaques informatiques. Cette mesure encourage aussi la généralisation des systèmes de navigation embarqués.

Cette exigence a conduit certains constructeurs à suspendre la commercialisation de modèles incapables de satisfaire ces normes, comme le Porsche Macan thermique, qui ne répond plus aux critères cybersécurité imposés.

En renforçant la protection contre le piratage informatique, cette réglementation répond à la digitalisation croissante des véhicules tout en veillant à la sécurité sur la route.

Impact économique et adaptations industrielles nécessaires pour les constructeurs

L’intégration généralisée des équipements obligatoires imposés par GSR 2 entraîne un surcoût moyen de 300 euros par voiture, une charge répercutée sur le prix final payé par les consommateurs. Les constructeurs doivent ainsi réorganiser leurs gammes rapidement pour assurer la conformité.

Dacia et Renault illustrent bien cette adaptation, en équipant désormais de série des modèles populaires comme la Sandero ou le Jogger de technologies telles que le maintien de voie, la lecture automatique des panneaux et les radars de recul.

Plusieurs véhicules, notamment en fin de carrière ou trop coûteux à mettre à niveau, ont disparu du marché européen. La Renault Zoé ancienne génération, la Twingo, le Porsche Macan thermique ou encore la Toyota GR86 en sont des exemples concrets, témoignant du resserrement des normes.

Cette transition pousse aussi vers une montée en puissance des voitures électriques, plus facilement compatibles avec ces exigences, tout en forçant un renouvellement technologique et industriel important chez les constructeurs.

Autoroute européenne avec des véhicules équipés des nouvelles aides à la conduite, illustrant les European highway smart cars.
Autoroute européenne avec des véhicules équipés des nouvelles aides à la conduite, illustrant les European highway smart cars.

Objectifs de sécurité routière et perspectives d’évaluation de la norme GSR 2

La finalité principale du règlement GSR 2 est de diminuer drasticement les accidents graves et les décès liés à la route en Europe, grâce à la généralisation des technologies avancées de sécurité active et passive dans les véhicules neufs.

D’après la Commission Européenne, l’adoption généralisée de ces dispositifs pourrait réduire jusqu’à 40 % les accidents graves et jusqu’à 50 % la mortalité sur les routes. La protection est aussi étendue aux usagers vulnérables, notamment piétons et cyclistes, grâce à la détection et au freinage automatique spécifique.

Un bilan d’évaluation officiel sera effectué d’ici 2027, visant à mesurer l’efficacité de GSR 2, à ajuster ses prescriptions selon les résultats observés et à poursuivre l’amélioration de la sécurité routière européenne.

Cette réglementation constitue une étape majeure, incarnant une approche complète qui privilégie une prévention proactive, combinant technologies embarquées et cybersécurité accrue.