Croissance modérée mais dynamique du marché breton du VUL en 2024
Au premier trimestre 2024, le marché français des véhicules utilitaires légers (VUL) a progressé de 8,8 %, dépassant ainsi la croissance des voitures particulières à 5,7 %. Cette dynamique se confirme en Bretagne, où les professionnels confirment une demande soutenue.
Cette croissance traduit l’importance stratégique du segment VUL dans la région, malgré des volumes moindres comparés à d’autres segments. Elle s’inscrit dans un contexte économique qui incite les gestionnaires de flottes à privilégier l’efficience et la robustesse de leurs véhicules.
En Bretagne, la catégorie des VUL rassemble des véhicules dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est inférieur à 3,5 tonnes. Ils représentent environ 21 % des immatriculations neuves, soulignant leur rôle clé dans la mobilité professionnelle régionale.
Cette tendance s’inscrit en cohérence avec la stratégie nationale, tout en tenant compte des spécificités économiques et logistiques locales.
Primauté persistante du diesel et des modèles robustes en Bretagne
Le diesel, moteur leader du parc utilitaire régional
Le moteur diesel équipe encore 94,4 % des 6,4 millions d’utilitaires légers en France, une tendance clairement observée en Bretagne. Les fourgons intermédiaires à grands restent principalement diesel pour leur efficacité et leur endurance.
Une forte préférence pour les utilitaires diesel d’occasion
Les professionnels bretons favorisent les véhicules d’occasion diesel fiables, notamment le Renault Kangoo 3 équipé du 1.5 dCi, ainsi que le PSA Vivaro d’Opel et le Citroën Jumpy avec le moteur 2.0 BlueHDI. Ces modèles sont prisés pour leur robustesse éprouvée et leur longévité.
Un marché de l’occasion dynamique
Le parc d’occasion est très actif en Bretagne, avec une majorité de véhicules âgés de plus de cinq ans. Notamment, les utilitaires de 6 à 8 ans ont enregistré une hausse des immatriculations de +10,4 % en 2023, témoignant d’un renouvellement progressif.
Modèles robustes et longévité
Le Renault Master, le Fiat Ducato et l’Iveco Daily sont particulièrement appréciés pour leur capacité à supporter des usages intensifs, un critère majeur pour les acheteurs bretons à la recherche de fiabilité et d’efficacité sur le long terme.
Préférence marquée pour les marques françaises
Renault, Peugeot et Citroën dominent le marché avec près de 50 % des ventes neuves au premier trimestre 2024. Cet attachement au savoir-faire local reflète la confiance dans la qualité et la performance des véhicules proposés.
Progression significative mais encore limitée du VUL électrique en Bretagne
Une croissance soutenue du segment électrique
Le marché des utilitaires légers électriques progresse fortement en Bretagne et en France, avec une croissance oscillant entre 20 et 31 %. L’offre s’élargit avec des modèles comme le Renault Kangoo Z.E., le Peugeot e-Expert ou encore le Citroën Berlingo électrique.
Des volumes encore modestes
Le nombre d’unités neuves vendues reste faible malgré la progression, avec 1 070 exemplaires enregistrés au premier trimestre 2024 en France. La part bretonne suit cette tendance, illustrant un segment émergent mais limité en volume.
Limites techniques liées à l’autonomie
L’autonomie des batteries, autour de 330 à 350 km selon les versions WLTP (Peugeot Partner électrique, Citroën Berlingo), est une contrainte majeure pour un territoire où les usages professionnels impliquent souvent de longues distances, notamment en zones rurales.
Aspects économiques et aides disponibles
Le coût initial élevé des VUL électriques freine encore leur adoption. Toutefois, les aides fiscales et la réduction des coûts d’exploitation (carburant, maintenance) constituent des leviers importants pour encourager leur développement.
Déploiement des infrastructures de recharge
Le développement des bornes de recharge en milieu urbain, rural et sur les axes stratégiques bretons est essentiel pour soutenir cette transition. Sans un réseau adapté, l’électromobilité peine à s’imposer durablement dans les flottes professionnelles.

Impacts de la réglementation environnementale et innovations technologiques sur le marché breton
Zones à Faibles Émissions (ZFE) et adaptation des moteurs
Les ZFE déployées en Bretagne imposent une réduction des émissions polluantes. Les constructeurs adaptent leurs moteurs thermiques pour répondre à ces standards, visant une meilleure compatibilité avec les contraintes environnementales régionales.
Technologies avancées pour la sécurité et le coût total de possession
Depuis juillet 2022, les aides à la conduite avancées (ADAS) sont obligatoires. Elles renforcent la sécurité sur route et aident à réduire le coût total de possession, un facteur crucial pour les professionnels qui exploitent intensivement leurs VUL.
Transition énergétique et alternatives technologiques
La perspective d’interdiction progressive des véhicules thermiques d’ici 2035 pousse vers l’électrification. Par ailleurs, l’hydrogène émerge comme solution, notamment avec Stellantis qui développe des piles à combustible offrant jusqu’à 500 km d’autonomie, un atout pour les trajets longs en Bretagne.
Le gaz naturel compressé (GNC) comme alternative
Iveco propose des VUL roulants au GNC, une technologie complémentaire permettant de réduire les émissions tout en préservant une autonomie satisfaisante, répondant ainsi à des besoins professionnels spécifiques dans la région bretonne.
Conception durable et matériaux écologiques
La conception des VUL évolue également vers une plus grande durabilité. L’usage de matériaux écologiques et de procédés de production optimisés s’intègre dans la stratégie globale de transition verte, qui impacte directement le marché du véhicule utilitaire léger en Bretagne.
Freins et leviers économiques dans la transition du parc utilitaire breton
Le passage aux VUL électriques reste freinée par plusieurs facteurs, mais des leviers pratiques existent pour accompagner cette transition indispensable à la modernisation écologique des flottes professionnelles.
- Le coût d’achat élevé des VUL électriques génère des réticences malgré les économies à long terme sur le carburant et la maintenance, amplifiées par les incitations fiscales de l’État.
- La méconnaissance des avantages durables et la crainte liée à l’autonomie des batteries nécessitent des campagnes d’information et de sensibilisation ciblées pour convaincre les acteurs bretons.
- La montée en puissance du réseau de bornes de recharge, tant public que privé, est cruciale pour garantir une logistique fluide, particulièrement dans les zones rurales.
- La diversité croissante des modèles facilite l’adaptation des PME et artisans bretons à leurs usages spécifiques, soutenant une substitution progressive des véhicules thermiques.
- Les innovations technologiques, comme les aides à la conduite (ADAS), les piles à combustible hydrogène ou les VUL au gaz naturel compressé, représentent des options complémentaires pour réussir la transition sans compromettre fiabilité et robustesse.
Pour concrétiser ces opportunités, plusieurs conseils pratiques peuvent guider :
- Évaluer précisément les besoins en autonomie et charge utile selon l’activité professionnelle.
- Profiter pleinement des aides publiques à l’achat et à l’exploitation.
- Mettre en place un entretien rigoureux pour optimiser le coût total de possession (TCO).
- Anticiper la montée en charge des infrastructures de recharge sur les zones d’opération.
- Former les conducteurs à l’utilisation des véhicules électriques afin d’optimiser leur efficacité.
- Surveiller régulièrement les innovations technologiques pour adapter la flotte aux meilleures solutions disponibles.
Ce travail conjoint entre utilisateurs, fournisseurs et pouvoirs publics est indispensable pour réussir la modernisation écologique des utilitaires légers en Bretagne cet automne, assurant un équilibre entre performance, économie et responsabilité environnementale.
Pour approfondir la compréhension des évolutions réglementaires et techniques autour de la sécurité et de l’innovation automobile, consultez les actualités dédiées aux nouvelles normes européennes GSR 2 et aux initiatives d’électrification des gammes en 2025.