Le déploiement pilote de Finistère Smart Connect avec la technologie LoRa
Le Syndicat Départemental d'Énergie du Finistère (SDEF) a lancé une initiative unique en France : le projet Finistère Smart Connect. Celui-ci vise à connecter l’ensemble du territoire finistérien grâce à une infrastructure dédiée à l’Internet des Objets (IoT). Au cœur de cette démarche, la technologie LoRa a été choisie pour sa portée longue et sa faible consommation énergétique, idéale pour collecter et transmettre des données sur de vastes zones.
Des premiers tests sur des territoires variés
Les premières installations ont démarré en septembre 2020 au sein de la Communauté de Communes du Pays d’Iroise (CCPI), dans quatre communes du Pays des Abers ainsi que sur l’île d’Ouessant. Ces sites pilotes couvrent ainsi des milieux urbains, ruraux et insulaires, permettant de tester la robustesse et la pertinence de ce réseau connecté dans des conditions diverses.
Une phase d’expérimentation prolongée
Cette phase initiale se poursuivra jusqu’à fin 2024, le temps d’analyser en détail les performances techniques et opérationnelles. L’objectif est de préparer un déploiement départemental complet, avec une offre modulable destinée aux collectivités et établissements publics. Ce projet positionne clairement le SDEF comme un acteur pionnier dans la gouvernance des infrastructures intelligentes au niveau territorial.
Usages pilotes et bénéfices concrets des capteurs sur l’éclairage, déchets et énergie
Un des usages majeurs testés concerne la télégestion de l’éclairage public. Grâce aux capteurs, il est possible de piloter finement les horaires d’allumage, d’ajuster l’intensité lumineuse et de bénéficier d’une maintenance prédictive via des alertes automatiques en cas de panne. Cette gestion intelligente optimise considérablement la consommation énergétique.
Des capteurs installés sur les points d’apport volontaire des déchets permettent un suivi en temps réel du remplissage des bennes. Cela optimise la logistique de collecte, réduit les coûts et diminue les nuisances environnementales. De plus, la télérelève des compteurs d’eau, gaz et électricité dans les bâtiments publics a prouvé son efficacité, avec une baisse de consommation d’environ 20 %, illustration d’une gestion fine et réactive des ressources.
Par ailleurs, des capteurs mesurent la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, intégrant ainsi une dimension sanitaire et de confort, tout en aidant à adapter le pilotage énergétique des équipements selon les conditions réelles.
L’intégration des solutions de mobilité intelligente et la gestion du stationnement
Le développement de cette infrastructure intègre également des solutions pour la mobilité durable. Des capteurs disponibles en temps réel renseignent sur la disponibilité des places de stationnement, y compris celles réservées aux véhicules électriques. Cette information permet de réduire le temps passé à chercher une place, diminuant ainsi pollution, bruit et stress pour les usagers.
Cette approche participe à une amélioration sensible de la qualité de vie des habitants et soutient la transition vers des pratiques de mobilité plus respectueuses de l’environnement.
Vers la mobilité automatisée
En outre, la stratégie nationale pour la mobilité automatisée prévoit l’intégration progressive de véhicules autonomes et navettes connectées. Le Finistère s’aligne sur cette feuille de route en veillant à un partage sécurisé entre piétons, véhicules classiques et autonomes, avec une gestion dynamique des flux de circulation.
Retours d’expérience sur les essais publics : sécurité, régulation et acceptabilité sociale
Les essais publics ont révélé l’importance cruciale d’une supervision à distance rigoureuse et de régulations dynamiques pour garantir la sécurité des véhicules autonomes évoluant dans des environnements à circulation mixte, incluant piétons et usagers traditionnels.
La coopération entre acteurs publics et privés se veut un enjeu capital. Intégrer les besoins spécifiques des collectivités locales, ainsi que les attentes des citoyens, s’impose comme la clé d’une acceptation sociale durable de ces innovations.
Le cadre législatif français, en constante adaptation, sécurise ces expérimentations tout en permettant l’innovation. Le déploiement va ainsi se faire de manière progressive, avec une montée en puissance planifiée jusqu’en 2030.
Enjeux techniques et humains
Parmi les défis identifiés figurent la complexité de l’intégration des systèmes, la qualité des données recueillies et la formation des utilisateurs finaux. L’expérience montre que la transition vers des routes intelligentes requiert une adaptation continue tant au niveau technologique que réglementaire.
Perspectives et recommandations pour l’avenir des routes intelligentes en Finistère
Le bilan positif des essais publics en Finistère ouvre la voie à un déploiement élargi du réseau intelligent. Il implique une collaboration renforcée entre collectivités, opérateurs technologiques et acteurs privés, afin de mutuellement partager compétences et ressources.
Les retours d’expérience encouragent une approche progressive, sécurisée et adaptative, avec notamment une interaction continue entre infrastructures et véhicules autonomes. Cela reste indispensable pour réussir la généralisation d’une mobilité automatisée intégrée à l’échelle territoriale.
L’accompagnement des collectivités dans leurs politiques d’efficacité énergétique et d’innovation citoyenne se présente comme un levier essentiel de succès à long terme.
Enfin, maintenir un cadre réglementaire flexible mais strict sera fondamental pour équilibrer sécurité, acceptabilité sociale et innovation technologique, assurant ainsi le développement durable des infrastructures intelligentes sur l’ensemble du Finistère et au-delà.
